Vingt-quatre ans plus tard, le souvenir demeure vif. Les images des tours jumelles s’effondrant font désormais partie de la mémoire collective, rappelant à chaque génération la vulnérabilité de nos sociétés face à un terrorisme transnational, capable de frapper le cœur des démocraties les plus puissantes.
La France, elle aussi, connaît cette douleur. Dans les années 2010, notre pays a été frappé à de multiples reprises : Toulouse et Montauban en 2012, Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher en janvier 2015, les attaques coordonnées du 13 novembre, l’attentat de Nice en 2016 et tant d’autres. A chaque fois c’est le même sentiment de sidération et de deuil national, suivi de la nécessité de se relever et de tenir bon face à la menace.
Ces parallèles montrent que le 11 septembre 2001 n’est pas un événement isolé, mais le point de départ d’une nouvelle ère : celle d’un terrorisme mondialisé, reposant sur des réseaux, des idéologies et des moyens de communication qui dépassent les frontières. La France, comme d’autres nations, est confrontée à une menace endogène et exogène, à la fois importée et née sur son propre sol.
La lutte contre le terrorisme a conduit à des évolutions majeures. Aux États-Unis, le Patriot Act a renforcé les pouvoirs des autorités, redéfinissant le rapport entre sécurité et libertés. En France, l’instauration de l’état d’urgence en 2015 puis son inscription partielle dans le droit commun ont illustré la difficulté de trouver un équilibre entre la protection des citoyens et le respect des droits fondamentaux. La prévention de la radicalisation, la surveillance des réseaux sociaux, la coopération internationale en matière de renseignement sont devenues des priorités stratégiques.
Mais la lutte contre le terrorisme ne peut se limiter au seul registre sécuritaire. Elle interroge notre capacité collective à renforcer le tissu social, à lutter contre les fractures qui alimentent les crispations, les discours extrémistes et les propos haineux, à promouvoir l’éducation, la culture et l’esprit critique. C’est aussi sur ce terrain que se joue la résilience des sociétés démocratiques.
Commémorer le 11 septembre, c’est donc non seulement honorer la mémoire des victimes, mais aussi tirer les leçons de ce que cette tragédie a révélé : la nécessité d’une vigilance permanente, d’une coopération internationale renforcée et d’un engagement sans faille pour défendre les valeurs de liberté et d’humanité, du bien vivre ensemble, de la tolérance et du respect mutuel. Pour la France, comme pour d’autres nations, le souvenir de ce jour tragique est un appel à poursuivre ce double combat : protéger sans renoncer à ce qui nous définit.