La flamme du Soldat inconnu profanée

Le 05/08/2025 0

Paris, 5 août 2025 – La scène est aussi brève qu’insupportable : un homme s’approche de la flamme du Soldat inconnu, s’accroupit, sort une cigarette et l’allume à la source de ce feu sacré. Puis il se relève, indifférent, et s’éloigne. Tout cela sous l’œil impassible de badauds.

Ce geste, capturé en vidéo, est un acte de profanation. Il ne s'agit pas d'une maladresse ou d'une provocation juvénile : c’est un mépris frontal de la mémoire collective, une insulte froide aux soldats tombés pour la France, et à ceux qui continuent à honorer leur sacrifice.

L’indécence banalisée

Le lieu est connu de tous. L’Arc de Triomphe, la tombe du Soldat inconnu, la flamme éternelle ravivée chaque soir à 18h30 depuis 1923. Ce n’est pas un détail du décor parisien. C’est un symbole national, un repère moral, une trace vive de notre histoire.

Le réduire à un vulgaire briquet relève d’une trahison morale. Et ce n’est pas seulement l’auteur du geste qui interroge, mais l’indifférence glaçante de ceux qui regardent sans rien dire. Filmer, oui. Réagir, non.

Aucun rappel à l’ordre. Aucun refus. Aucun mot. Le silence des témoins vaut complicité passive. C’est le signe d’une société qui regarde l’irrespect sans plus s’en offusquer.

Une réponse judiciaire nécessaire

Face à ce scandale, l’État a réagi. La secrétaire d’État chargée de la mémoire a saisi la justice. L’enjeu n’est pas symbolique : il est juridique, éducatif et civique. Laisser ce geste impuni, ou le minimiser, reviendrait à entériner l’idée qu’aucun lieu n’est sacré, qu’aucune mémoire n’est à l’abri.

Plusieurs responsables politiques ont dénoncé un acte de “souillure” de la mémoire nationale. Certains ont rappelé que cette flamme n’est pas une décoration mais un hommage quotidien à ceux qui ont versé leur sang pour que d’autres vivent libres.

Un climat d’irrespect généralisé

Cet incident n’est ni isolé ni surprenant. Il s’inscrit dans une longue série d’incivilités graves, de violations délibérées des lieux de mémoire, de désacralisation de l’histoire. Jet de détritus sur des stèles, dégradations de monuments, comportements irrespectueux lors de cérémonies. Le constat est accablant : le civisme s’érode, lentement mais sûrement. L’idée même de “respect” semble avoir déserté certains esprits. On filme, on rit, on provoque — jamais on ne se retient.

Trop longtemps, l’excuse de l’ignorance a été utilisée. “Ils ne savaient pas.” “Ce n’est qu’un geste.” Non. Il faut dire les choses clairement : ceux qui agissent ainsi savent ce qu’ils font, et ceux qui regardent sans rien dire le tolèrent.

C’est ce silence, cette passivité, cette normalisation de l’incivilité qui permet à ces gestes d’exister. C’est elle qu’il faut briser. Une société civilisée ne peut pas accepter l’irrespect, l’oubli, l’indifférence. Il est temps que cela cesse.

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