La suppression de ce délit lui laisserait alors toute latitude de tenir des discours haineux et propagandistes avec une inversion de la charge comme c’est le cas actuellement dans le conflit israélo-palestinien. Le délit d’apologie du terrorisme, prévu par l'article 421-2-2 du Code pénal, permet de poursuivre toute personne qui incite à la commission d'actes terroristes, à valoriser ou à glorifier les actions terroristes passées. Il réprime les discours publics, y compris dans les médias, les publications sur internet et les déclarations faites en réunion, qui font la promotion de ces actes et encouragent à leur perpétration ou en minimise la gravité. C’est l’objectif à peine voilé de La France Insoumise au prétexte d’une grave atteinte à la liberté d’expression.
Si la liberté d'expression est un principe fondamental de notre démocratie, elle est cependant limitée par certains impératifs, notamment la protection de l'ordre public, de la sécurité nationale et celle des personnes.
L'un des principaux arguments avancé par la France Insoumise est que ce délit aurait des contours trop flous et une application trop large. Selon ce parti, et plus particulièrement le député Ugo Bernalicis, il est instrumentalisé pour réprimer des discours légitimes, notamment dans le contexte de la critique de la politique gouvernementale, qui ne relèvent pas du terrorisme mais de la liberté d'opinion. Pour eux, le risque de censure augmente et conduit à des débats étouffés par la peur d'être poursuivi pour des propos jugés « incitatifs » sans que la réelle intention de l'auteur soit établie.
Pour autant, supprimer ce délit au nom de la liberté d'expression présente plusieurs dangers qui peuvent avoir de lourdes conséquences pour la sécurité et l'intégrité de notre pays et de la population. Sans une telle législation, la France s’exposerait à une normalisation de l’islamisme et il deviendrait plus difficile de réprimer publiquement l'éloge du terrorisme. D’ailleurs, la banalisation actuelle des discours radicaux de la France Insoumise par l'exaltation de groupes terroristes comme le HAMAS ou le HEZBOLLAH facilitent l’acceptation, pour certains, de la propagande terroriste.
En l'absence de sanctions pénales, ces groupes pourraient se sentir légitimés à exprimer ouvertement leur idéologie violente et pourrait conduire à un environnement plus favorable à la radicalisation des jeunes, notamment ceux déjà vulnérables ou en quête d'identité, en leur donnant une tribune pour diffuser leurs idées.
Aujourd’hui, le délit d'apologie du terrorisme est un moyen de prévention essentiel. Sa suppression enverrait un signal négatif quant à la capacité de l'État à protéger ses citoyens. La France serait alors vulnérable face à l’idéologie terroriste. Elle favoriserait une propagande islamiste plus libre, souvent véhiculée par des vidéos, des prêches ou des publications en ligne, pour séduire de nouvelles recrues. La répression de tels discours en amont est donc essentielle pour prévenir des attentats, éviter toute atteinte à notre démocratie et à l'État de droit. La lutte contre le terrorisme ne se limite pas à une réponse policière et militaire ; il s'agit aussi de protéger nos valeurs républicaines. Supprimer le délit d'apologie du terrorisme pourrait être perçu comme un recul dans la défense de ces valeurs, créant un précédent dangereux pour la protection des libertés publiques.